FRANCE/ISRAËL: JE T’AIME, MOI NON PLUS…

Le 7 octobre 2023 est une date que les israéliens n’oublieront jamais. Dans son livre « Solitude d’Israël » (mars 2024) Bernard Henri Levy décrit la scène des horreurs : « …je pense en particulier à cette longue enquête du New York Times décrivant une femme tirée d’une camionnette comme une bête de boucherie et violée par cinq hommes avant d’être achevée au couteau ; une autre à qui l’on a, par jeu, après l’avoir violée, planté des dizaines de clous dans l’aine et les cuisses ; deux autres achevées d’une balle dans le vagin, une autre encore dont un homme découpait les seins au cutter pendant qu’un autre la pénétrait, et une autre – je cite toujours le New York Times – dont on incisa le visage avant de la décapiter. Il y eut le nombre des enfants morts, 36… »  

Depuis ce tragique évènement, la France a souvent tergiversé et a soutenu un jour les israéliens et le lendemain les palestiniens. On a du mal à comprendre finalement quelle est la position de la France…

Mais ces rapports ambigus ne datent pas d’aujourd’hui. Déjà en 1967, alors qu’Israël était une fois de plus attaqué par ses voisins, en pleine guerre des « six jours » le général De Gaulle va faire cette déclaration : « Les Juifs, un peuple sûr de lui-même et dominateur… » Et puis, plus récemment, lors d’un dîner, l’Ambassadeur de France à Londres, Daniel Bernard, en décembre 2001 va qualifier l’État d’Israël de : « petit pays de merde »…

Si on retrace l’histoire de l’antisémitisme, on se rend compte que la France a joué un rôle majeur dans plusieurs évènements tels que les Croisades (décidées à Clermont en 1095 par le Pape Urbain II), l’accusation de « meurtre rituel » (1171 à Blois), l’expulsion des Juifs de France (par Philippe Auguste en 1179), l’Inquisition (établie en 1199 à Toulouse) sans oublier la fameuse « Affaire Dreyfus » (Paris 1894) ni la collaboration de la France dans la déportation de 75721 Juifs, dont près de 11000 enfants qui seront déportés de France vers les camps de la mort entre mars 1942 et août 1944…

Et puis, beaucoup plus récemment, en janvier 2006, assassinat de Ilan Halimi (23 ans) parce que juif, en mars 2012, l’assassinat d’un adulte et trois enfants dans une école juive de Toulouse, en janvier 2015 à Paris, fusillade dans un magasin casher faisant 4 victimes, en avril 2017 à Paris, assassinat de Sarah Halimi, en mars 2018, assassinat de Mireille Knoll.

De nos jours : 1518 actes antisémites ont été recensés en France depuis le 7 octobre 2023. Il y a eu peu de condamnations. Depuis l’attaque du Hamas contre Israël, 330 enquêtes ont été ouvertes, selon le Ministère de la Justice. Entre 20 et 30 condamnations ont été prononcées.

On ne peut pas passer sous silence l’attitude ouvertement discriminatoire de la France envers Israël en lui interdisant de participer au salon de l’armement (Eurosatory) qui s’est tenu à Paris du 17 au 21 juin 2024.

Tout le monde connait aussi les déclarations ouvertement antisémites de Jean-Luc Mélenchon (LFI) mais qui restent impunies.

Le 15 juin 2024, à Courbevoie, une jeune fille de 12 ans a été attaquée et violée car elle est juive…

On en est arrivés au point où l’avocat Alain Jakubowicz pose la question sur Europe 1, le 20 juin 2024 : « Y a-t-il un avenir pour les Juifs en France ? »

Il y a encore quelques années, la plus grande communauté juive en Europe se trouvait en France avec approx. 500.000 Juifs. Maintenant, ils ne sont plus que 400.000 car de plus en plus, ils se sentent rejetés, isolés, détestés, menacés et ils quittent donc la France.

Dans les médias, on ne mentionne même plus les otages qui sont encore à Gaza depuis plus de huit mois maintenant et les chiffres concernant les victimes palestiniennes qu’on nous présente sont fournis par le « Ministère de la santé du Hamas »… Source fiable, s’il en est…

Une amie juive belge me disait : « La situation est dramatique en Israël.  Les gens où les roquettes et missiles tombent ont du PTSD , tout comme les soldats évidemment. Mais cette fois ci, il y a en plus le 7/10, avec les images des terroristes . Il y a beaucoup - mais beaucoup - de gens en dépression grave. Ce pays, qui regorgeait de magnifiques personnes est très, très dévasté humainement. »

Un article de i24news parlait aussi de la réalité sur le terrain : « Depuis le 7 octobre, le nombre de personnes atteintes du « syndrome du cœur brisé »  a augmenté de 100%, selon une étude médicale israélienne.  Il s'agit d'une maladie qui touche surtout les femmes, et survient lors d'une grande tristesse physique ou émotionnelle. Elle touche le ventricule gauche qui est la principale cavité du pompage du cœur. Les symptômes sont de fortes palpitations, une crise cardiaque qui peut engendrer la mort. Cela a été le cas avec le père d'Almog Meïr, l'otage sauvé le 8 juin. Yossi Meir, 59 ans, est décédé quelques heures avant de pouvoir revoir son fils. "Il est mort d'un arrêt cardiaque. Il n'a pas appris que son fils avait été libéré de captivité", avait déclaré à la chaine Kan sa sœur Dina, qui l'a découvert dans son appartement de Kfar Saba. Selon des proches, ne plus avoir de nouvelles de son fils lui devenait insupportable. Sur six hôpitaux, 16 cas avaient été enregistrés entre octobre et décembre 2022 contre 30 enregistrés à la même période en 2023, révèle l'étude. La plupart des victimes sont des femmes d'une cinquantaine d'années, et mères de soldats. Les chercheurs estiment que les cas continueront à augmenter car le stress de la population israélienne ne fait qu'augmenter avec la potentielle offensive dans le nord du pays. » https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/artc-israel-une-nation-au-coeur-brise

La Bible nous dit : « Consolez, consolez mon peuple, dit l’Éternel… » (Ésaïe 40 :1). Est-ce que les églises, les chrétiens, feront l’effort de montrer leur soutien à ce peuple auquel nous devons tout notre héritage spirituel, à ce peuple qui souffre pour défendre son pays et resteront-ils muets et indifférents comme pendant la deuxième guerre mondiale ?

 

Luc HENRIST, 21 juin 2024

Luc Henrist