EN BELGIQUE: RETOUR VERS LE FUTUR ?

Tout le monde a entendu parler de la collaboration des flamands pendant la deuxième guerre, mais peu connaissent la collaboration des wallons, notamment sous Léon Degrelle. Les véritables sentiments de Degrelle ne furent jamais ceux d'un militant wallon. Dans l'espoir de convaincre Hitler de lui confier la direction de la Belgique, Degrelle, qui n'était pas un fédéraliste, se rangea pendant la Seconde Guerre mondiale aux côtés des nazis. Il réussit, non sans mal, à se faire accepter. Il créa la Légion Wallonie et se rendit lui-même au front de l'est. Dans Rex et Le Pays réel, les attaques contre les Juifs et les étrangers se multiplient: à propos des Juifs, un article de Rex affirme qu'« ils ont envahi la Belgique en conquérants, se jetant avec avidité sur une terre propice au pillage » [et que les responsables de l'antisémitisme] « sont les Juifs eux-mêmes qui, par leurs exactions, leur outrecuidance, leur parasitisme social se sont rendus odieux dans maints pays qui avaient admis leur présence ». Léon Degrelle écrit que « leur génie s'éprend tout particulièrement de ce qui est malsain ». À Anvers, le 26 septembre 1939, Degrelle déclare que « [pour] la défense du commerce, les Juifs doivent être mis au pas ou à la porte ».

 

En 2007, le Centre d'Étude et de documentation Guerres et Société contemporaine (CEGES) a publié un rapport intitulé “La Belgique Docile” sur l'attitude de l’administration de l’État belge sous occupation allemande (de mai 1940 à septembre 1944). La conclusion du directeur du CEGES, Rudi Van Doorslaer est que « Le pas de la collaboration passive à la collaboration active a rapidement été franchi. » Les ordonnances du 22 octobre 1941 établissent qui est considéré comme Juif et qui ne l'est pas. Cette politique de ségrégation est mise en œuvre en violation de l'ordre constitutionnel et légal belge. Sur les 57 264 Juifs fichés par la police de sécurité allemande, 25 257 (dont 351 Tziganes non fichés) sont déportés de Malines à Auschwitz, soit 44,4%. 1205 seulement, soit 4,77 % des déportés, survivront en mai 1945.

 

80 ans plus tard, la Belgique montre de nouveau ses vraies couleurs :

 

-       Le 27 mai 2024, la « Tribune de Genève » publie un article intitulé « Mobilisation pro-Palestine: Des surveillants belges laisseront les étudiants tricher” dont voici un extrait : « Tant que nos recteurs se désintéresseront des violations du droit international par les institutions israéliennes, nous ferons de même lorsque les étudiants enfreindront les règles», ont déclaré une vingtaine de doctorants des universités flamandes de Gand, Anvers, Louvain et Bruxelles. » … « En guise de représailles, le personnel de surveillance des examens, qui démarrent ce lundi, ne dénoncera pas les étudiants pris en flagrant délit de triche, bafouant ainsi la déontologie académique. «Afin de montrer qui participe à la grève, nous serons clairement identifiés par des pin’s, des autocollants ou des keffiehs dans les auditoires et les salles d’examens», ont annoncé les surveillants sympathisants. Reste à voir si cet appel prendra de l’ampleur en Belgique, ou s’il inspirera des actions semblables ailleurs en Europe.

 

-       Fin juin 2024, le Bourgmestre de la ville de Bruxelles, Philippe Close (PS), annonce officiellement que le match de football Belgique/Israël prévu le 6 septembre 2024, n’aura pas lieu à Bruxelles, pas même à « huis clos ». Le prétexte ? Il insiste sur le fait “qu'accueillir l'équipe d'Israël dans la situation géopolitique actuelle, ça représente un risque majeur pour la sécurité. » L'ambassadrice d'Israël estime que cette décision est une victoire des manifestants propalestiniens. Philippe Close répond à ces propos: "Vous savez, l'ambassadrice d'Israël raconte beaucoup de bêtises depuis longtemps et donc j'ai décidé de ne plus y répondre." Il est étonnant de voir que la ville de Paris est parvenue à assurer la sécurité de tous les athlètes israéliens pendant les J.O. et qu’aucun incident ne s’est produit. Bruxelles ne serait pas capable d’en faire autant ? Mais gardons en tête que bientôt auront lieu les élections communales en Belgique (13 octobre 2024)… et étant donné que Bruxelles est « une des villes les plus musulmanes du monde occidental » (Manço, Kanmaz, 2004), il vaut mieux ne pas se faire mal voir par ces électeurs, n’est-ce-pas ? Le 25 septembre 2010, le magazine « Le Vif » annonçait prophétiquement : « Bruxelles, musulmane en 2030 ?».

 

-       Le 7 août 2024, une équipe israélienne venue en Belgique (Gand) pour participer à un championnat de frisbee a eu la désagréable surprise d’apprendre, le jour où elle devait participer, que selon le « Times of Israël », « Sous prétexte de sécurité, et suite à des graffitis anti-Israël, la ville de Gand a annoncé que la délégation israélienne ne pouvait ni participer ni être présente. » et « Une porte-parole de l’équipe israélienne de 33 athlètes actuellement en Belgique a rejeté les raisons avancées par les organisateurs pour exclure l’équipe du tournoi de quatre jours. « Nous considérons cela comme une décision politique et non liée à la sécurité », a écrit la porte-parole dans un communiqué. « Les organisateurs de l’événement nous empêchent même d’arriver sur le lieu de l’événement pour contester la décision. » Elle a ajouté que les membres de l’équipe étaient en colère et qu’il s’agissait « de discrimination ». On peut s’imaginer la déception de ces jeunes israéliens qui s’étaient préparés depuis des semaines et des mois et qui, une fois arrivés en Belgique, ont nettement ressenti qu’on ne voulait pas d’eux. Quel souvenir garderont-ils de la Belgique ?

 

-       Et puis, last but not least… Dans sa chronique du magazine flamand, HUMO, du 6 août 2024, Herman Brusselmans évoque notamment le dégoût que suscitent chez lui les images de la guerre en cours en Palestine et notamment l’image d’un petit enfant palestinien qui hurle parce que sa mère est enterrée sous des décombres. Il imagine que cela pourrait être son propre fils et il écrit que cette situation le met tellement en colère, qu’il a cette phrase : "j’ai envie d’enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque personne juive que je rencontre". Par conséquent, une plainte officielle a été déposée pour incitation à la haine raciale et antisémitisme. Sachez que juste avant les rafles d’Anvers de 1942, un autre flamand bien connu, Willy Vandersteen, le père de la bande dessinée flamande, sous l’alias de Kaproen, appelait en janvier 1942, dans le journal collaborationniste Volk en Staat, à chatier les Juifs. Un autre exemple de satire ? J’aimerais poser cette question à M. Brusselmans : « A la suite du massacre de Juifs (israéliens), le 7 octobre 2023, est-ce que, par compassion pour les victimes des horreurs perpétrées, vous auriez pu écrire : « j’ai envie d’enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque palestinien que je rencontre » ? Et si non, pourquoi ? »

 

Un peu plus de 10 mois après le massacre du 7 octobre 2023, la plupart des médias occidentaux n’en parlent plus, ou sont tombés dans la minimisation ou carrément la négation de ce qu’il s’est passé. Tout le monde semble avoir oublié le fait qu’il y a encore une centaine d’otages aux mains du Hamas. La plupart des gens ont déjà oublié les douze enfants tués par une roquette du Hezbollah, tombée sur le terrain de sport du village druze de Majdal Shams le 27 juillet 2024. Pourquoi la communauté internationale ne menace-t-elle pas ces organisations terroristes de « BDS » (Boycott, Désinvestissements, Sanctions) comme elle le fait constamment envers Israël ?

 

Les actes antisémites en France, en particulier, ont augmenté de 1000% depuis le 7 octobre 2023, mais il semble que cela ne dérange pas grand monde… C’est de la « compassion à deux vitesses »…

 

Certains se posent la question « Suis-je le gardien de mon frère ? » (le frère aîné dans la foi, le Juif), et la réponse est évidente : « Oui »… Malheureusement, comme en 1930 et pendant les années de la deuxième guerre, l’Église, dans sa grande majorité, ne prend pas position pour soutenir son « frère aîné ». Elle reste silencieuse, muette… même devant les horreurs du 7 octobre et le trauma que vivent les israéliens jusqu’aujourd’hui. Serait-ce parce qu’elle préfère être « politiquement correcte », plutôt que « bibliquement correcte » ? Serait-ce parce « qu’ils n'ont pas accueilli l'amour de la vérité pour être sauvés. C'est pourquoi Dieu leur envoie une puissance d'égarement pour qu'ils croient au mensonge… » ? (2 Thess. 2 :10-11)

 

 

 

Luc HENRIST

29 août 2024

Luc Henrist